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Le préfet alerte sur les bons usages du carénage

 

Le nettoyage des coques doit impérativement être réalisé sur une zone et capable de récupérer les eaux polluées. | 

 

Philippe Guégan.

 

Ouest France, publié le 10/05/2018 à 01h06

 

La préfecture dit stop aux carénages sauvages. Des contrôles vont être réalisés. L'État demande aussi aux ports de plaisance retardataires de s'équiper rapidement d'aires dédiées.

 

Avec le retour des beaux jours, les plaisanciers s'affairent sur leurs embarcations. C'est le temps des derniers bricolages avant la remise à l'eau, mais surtout de l'opération grand nettoyage des carènes. Cet entretien, aussi indispensable qu'incontournable pour les 84 500 navires de plaisance immatriculés dans le Finistère, consiste à passer la partie immergée des coques au jet sous pression avant de la recouvrir d'une peinture antisalissure: les fameux antifouling.

 

Des peintures toxiques qui contiennent des biocides et des métaux lourds (zinc, plomb, mercure, etc...) dont le but est d'empêcher les organismes nautiques de s'installer sur les carènes. Mais, des antifouling dont on retrouve aussi des traces dans l'environnement.

 

Prise de conscience

 

« Nous souhaitons sensibiliser les plaisanciers sur les impacts sur l'environnement des carénages sauvages, insiste Pascal Lelarge, préfet du Finistère. Ce qui caractérise tous ces produits c'est la présence de métaux lourds dans leur composition. Avec un effet d'accumulation dans les sédiments mais aussi dans les coquillages. Le carénage doit être une activité responsable, réalisée sur des aires dédiées. »

 

Plus question de pratiquer cette opération sur l'estran, en mode « sauvage ». « Nettoyer sa coque sans précaution, sur la grève, en bas d'une cale qui ne dispose pas d'un système de récupération des effluents, c'est prendre le risque de laisser partir dans la nature des molécules toxiques. Nous sommes sur un message de prise de conscience. »

 

Pas d'atteinte à l'environnement

 

Des opérations de surveillance et de contrôle vont être mises en place afin de rappeler les réglementations mais aussi de sanctionner. Le carénage sauvage est passible d'une amende de 1500€ à 75000€, assortie d'une peine pouvant aller jusqu'à deux ans de prison.

 

« La réglementation générale c'est : pas d'atteinte à l'environnement, poursuit le préfet. La réglementation particulière, c'est les zones de mouillages organisées, avec les interdictions de carénage mais aussi les réglementations établies par les collectivités regroupées au sein de Schémas d'aménagement des eaux (SAGEs). »

 

La plupart des ports de plaisance se sont équipés de zones dédiées à ces opérations d'entretien. Des aires qui permettent de récupérer les eaux polluées. « C'est devenu une obligation pour les ports de plaisance de faire bénéficier leurs usagers d'une aire de carénage. Nous demandons aux retardataires de rapidement se structurer. »

 

Là aussi, des contrôles vont être effectués pour arriver à un niveau d'équipement nécessaire dans les deux ou trois ans.