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Culture des algues : les autorisations annulées

Le télégramme - 20/05/2017

La manifestation d'août 2014 avait réuni 500 plaisanciers, écologistes et riverains sur la plage de Trénez et en mer.
La manifestation d'août 2014 avait réuni 500 plaisanciers, écologistes et riverains sur la plage de Trénez et en mer.

Moëlan-sur-Mer. Culture d'algues : les autorisations annulées

 

Le tribunal administratif a annulé les arrêtés autorisant les projets de cultures d'algues à Moëlan-sur-Mer. L'absence d'étude d'impact a pesé dans cette décision qui met un coup d'arrêt au projet. Mais pas un point final. Le 7 avril dernier, le tribunal a fait connaître l'annulation de quatre arrêtés du préfet du Finistère donnant le feu vert aux exploitants. Le jugement fait état d'une « procédure irrégulière » parce que le préfet s'est prononcé « sans examiner la nécessité de la réalisation d'une étude d'impact ». De son côté, le président de la société Algolesko, Philippe Legorjus, précise qu'il n'est pas question de lâcher le projet. « À notre niveau, on a toujours espoir dans ce projet. Nous n'avons pas l'intention d'en rester là. On envisage sérieusement d'aller devant la cour administrative d'appel. On attend la réaction de l'État et de la préfecture ».

 

Manifestations et recours

 

En janvier 2014, les Moëlanais apprenaient les noms des sociétés Algolesko et Bamejyot, porteuses de projets de cultures d'algues et coquillages sur 187 hectares, devant la plage de Trénez. Très rapidement, les associations de plaisanciers, les écologistes, le maire Marcel Le Pennec et Françoise Grossetête, députée européenne, s'inquiètent de l'ampleur du projet et désapprouvent le manque de concertation et d'études préalables. Ils craignent « une industrialisation à outrance qui mettrait en péril les équilibres économiques et environnementaux du littoral ». Des réunions et manifestations sont organisées, au port de Doëlan en juillet 2014, lieu possible de débarquement, et en août à Trénez, avant que l'affaire ne soit portée au tribunal administratif de Rennes. Les sept associations requérantes (Bretagne Vivante - SEPBN, Pêcheurs plaisanciers du port de Merrien, Plaisanciers de Brigneau, Doëlan Clohars Environnement, la commune de Moëlan-sur-Mer, Pêcheurs plaisanciers et usagers de la rivière du Belon et Eau et Rivières de Bretagne, d'une part, et les Amis des Chemins de Ronde, d'autre part, vont recevoir 1.500 € de l'État.

 

Ouest-France - 20/05/2017

Marc Andrieu, de Rivières et bocage, Pierre Legleye, des pêcheurs et plaisanciers de Brigneau, le maire, Marcel Le Pennec, et Evelyne Dumont, membre du groupe de travail des associations, ont réagi au jugement du tribunal administratif de Rennes. |
Marc Andrieu, de Rivières et bocage, Pierre Legleye, des pêcheurs et plaisanciers de Brigneau, le maire, Marcel Le Pennec, et Evelyne Dumont, membre du groupe de travail des associations, ont réagi au jugement du tribunal administratif de Rennes. |

Algues : le tribunal annule les arrêtés du préfet

 

Depuis 2014, le projet de cultures marines porté par les sociétés Algolesko et Bamejyot connaît une vive opposition d'une grande partie de la population locale, d'associations et de la commune.

 

Les recours contentieux déposés par sept associations et la commune auprès du tribunal administratif de Rennes connaissent leur épilogue : le tribunal a annulé les arrêtés du préfet.

 

Le 22 octobre 2014, le préfet donnait le feu vert au projet de cultures marines porté par les sociétés Algolesko et Bamejyot, et signait quatre arrêtés autorisant l'exploitation des concessions de cultures marines pour une durée quinze ans, et portant sur une surface de 225 ha. Ce projet, d'envergure et situé proche des côtes moëlanaises, a connu une opposition vive de nombreux habitants, et d'associations.

 

Bretagne vivante, Doëlan-Clohars environnement, Eaux et rivières de Bretagne, Rivières et bocage Bélon-Brigneau-Merrien, les associations de pêcheurs et plaisanciers des ports de Merrien, Brigneau, et du Bélon, ainsi que la commune se sont réunis en un groupe de travail, oeuvrant avec les Amis des chemins de ronde, des juristes et des avocats.

 

Forte mobilisation

 

Malgré leur recours gracieux auprès du préfet du Finistère refusé, leur détermination est restée intacte, et des recours en contentieux auprès du tribunal administratif ont été déposés. Il y a eu une forte mobilisation de la population, qui était révoltée du manque d'infos, et des associations. Plusieurs actions, toujours pacifiques, ont été menées : manifestations, à Doëlan et à Trénez, collecte de fonds pour aider au financement des frais d'avocats des associations, livret écrit par le collectif de citoyens, etc.

 

Des rencontres, des réunions, des courriers en recommandé, des contacts avec différentes instances, telles que le Cross ou les Affaires maritimes pour signaler les dangers représentés par les bouées délimitant les futurs parcs qui se détachaient de leur ancrage au fil des tempêtes, les membres du groupe se sont mobilisés pendant des mois.

 

Le 7 avril, une audience s'est tenue au tribunal de Rennes, et l'affaire mise en délibéré par le président. Le 5 mai, a eu lieu la lecture du jugement. Le tribunal administratif de Rennes a décidé que « les arrêtés du préfet du Finistère du 22 octobre 2014 ainsi que les rejets des recours gracieux sont annulés ».

 

« Ce jugement annule les arrêtés, il annule tout ce que le Préfet a décidé. On a gagné sur la forme, le fond n'a pas été analysé. Nous allons rester vigilants. La partie adverse peut déposer un recours », expliquent les membres présents du groupe de travail. « Nous sommes heureux de cette première victoire, pour les gens du littoral, les pêcheurs plaisanciers. Je suis content de cette décision, car c'est un repos qu'on accorde à notre environnement. On espère que cette trêve va durer encore longtemps », ajoute le maire, Marcel Le Pennec.